samedi 23 octobre 2010


Je voudrais partir une semaine, rien qu'une semaine, tout oublier.
Au retour enfin pouvoir commencer
- que le corps soit blanc, non plus battu par sang et poison, et les os non plus rongés par le temps

Pouvoir enfin être dans, et non plus au seuil piétiné exaspérée

je crois que non
je vais tout simplement me faire doubler par le temps, devenir folle, n'avoir ni lieu ni tête ni temps

je pourrai commencer que je serai déjà en retard
j'étais tellement prête mais maintenant je n'ai plus le temps
le sang me bat les tempes et l'angoisse alors non, je n'écrirai jamais rien, je ne rendrai jamais mon mémoire, je n'aurai jamais
je continuerai à prendre le train le train cageots jour nuit jour nuit nuit jour chaque heure sera une rame dans laquelle je monterai chaque heure un peu plus abrutie encore chaque heure trop chaud le sang aux tempes le corps dégueulasse l'humidité noire des fonds de trains
chaque heure chaque heure chaque heure sera un train et je n'aurai qu'un bout de papier chiffonné où griffonner des mots débiles d'urgence d'angoisse

2 commentaires:

  1. Sagesse orientale: prendre son temps permet d'être rapide.
    Dans ce cas deviens le train.

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