mardi 16 mars 2010

"journal littéraire"

mardi : 07h13

Ce que je nomme "journal littéraire" porterait à son comble l'une des caractéristiques de la littérature : celle d'être un corps que l'on pénètre sans jamais tout à fait pourtant le pénétrer.

L'autobiographie se veut en principe un acte de communication sur soi extrêmement lisible - ainsi, ce qui reste hors de portée du lecteur est ce qui n'y est pas dit bien plus que ce qui y est dit.

Le poème, lui, cherche des détours qui permettent de pénétrer plus avant - mais les chemins que l'on prend sont alors instables et l'horizon brouillé : on ne sait jamais très bien où l'on se trouve et point de départ et point d'arrivée semblent souvent se confondre tant la compréhension d'un poème est livrée à l'intuition - qui elle ne fait pas l'objet du code mathématique du langage - et donc ne se décode pas.

Le roman donne à pénétrer sa matière mais peut certes maintenir tout un champ hors de notre portée. Cependant, le fait que quelque chose nous échappe est inscrit dans le roman lui même. Par ailleurs, le roman ne prétend pas donner accès à son auteur.

Le journal littéraire semble lui ouvrir une fenêtre claire sur celui qui l'écrit. Cependant, alors même qu'il nous invite à regarder par cette fenêtre, il ne nous permet jamais de la franchir.

A quoi cela tient-il ?

Il me semble que je l'avais saisi ce matin là, mais l'idée devait être très vague ou peut-être tout à fait illusoire pour être si fugace : aujourd'hui je ne sais plus.
Je note cependant ces réflexions, avec toutes leurs incohérences et leurs pans d'ombre brouillée, en espérant qu'elles m'aident un jour à y retrouver un fil conducteur qui pourra me mener plus loin dans ces réflexions... ou peut-être quelqu'un m'aidera-t-il.

mercredi, 13h49.

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