vendredi 27 août 2010







Au centre dévasté de la grand-place nette,  un bloc de pierre, bas et régulier,  étroit .  on ne le remarquerait pas si n'était pas posé sur lui un livre ravagé par les pluies et le soleil,  aux pages figées dans leur mouvement , comme posé là par un lecteur fantôme qui voudrait qu'on se souvienne de lui par une de ces photographies cliché(e)s , négatif parchemin et les pages jaunes parleraient d'une mort mystérieuse, d'une douleur fulgurante.  



Ce cliché aussitôt superposé par un autre cliché, celui de la jeune fille qui a elle aussi vu le livre : on a vu le livre dans la place déserte et aussitôt assise, les jambes à demi-pliées sous elle, voilà la lectrice - presque fantôme elle aussi.peut-être est-ce le fantôme qui sous notre regard porté à ses parchemins à retrouvé chair.

Fulgurance des clichés, superposition des négatifs.


La langue n'était pas d'étrusque et d'argent mais d'Amérique anglaise et de para-littérature aux séries noires.  La couverture promettait un best-seller déjà oublié,  mais l'on y avait découpé une fenêtre : sur quoi donnait-elle ?

Je relevais la tête et, je relevais la tête, fulgurance des clichés,
je relevais la tête et - superposition 
place vide fille au livre
je relevais la tête, vis l'homme, le flash,
la pluie sur le livre, le soleil, ravagée


superposition fantôme dans son objectif,
la fille, le photographe, allers-retours saccadés du regard - depuis où ? 


et le fantôme, la mise en scène - volontaire involontaire ? laissé là pour nous, laissé là pour rien ? 
notre regard l'a pris et je fus prise dans son regard -- son regard qui m'a figée, clouée par les paupières au livre fantôme, à la place blanche, à la chambre noire.  clouée dans la lumière.   clouée.






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