samedi 7 août 2010

Et ces misogynes !


Ayant noté quelques passages du Journal du séducteur de Kierkegaard, je me dois tout de même de signaler combien les propos du narrateur sont misogynes - par exemple :

"Cette existence de la femme (existence en dit déjà trop, car elle n'existe pas "ex" en elle-même) est correctement exprimée par le mot : grâce, qui rappelle la vie végétative ; elle ressemble à une fleur, comme les poètes aiment à le dire, et même la spiritualité a en elle un caractère végétatif. Elle se trouve tout à fait sous la détermination de la nature et n'est, par conséquent qu'esthétiquement libre. En un sens plus profond elle ne devient libre que par l'homme, et c'est pourquoi l'homme demande sa main et on dit qu'il la délivre."
p228 (Folio essais - 1993)

... Toute la démarche de Johannes s'érige sur une telle conception de LA femme... (notamment, il travaille soi-disant à libérer Cordélia... - et à ainsi la posséder puisqu'il serait tel Pygmalion celui qui l'a créée, qui a formé et donné vie là où il n'y avait que matière - vie qui lui serait alors redevable et à jamais liée)

Nuances et complexité toutefois de la pensée de Kierkegaard (ou du moins de Johannes) - exemple :
"En un sens, l'homme est plus que la femme, en un autre infiniment moins".
p229


PS : et quelques lignes plus loin, je lis justement une allusion de Johannes lui-même à Pygmalion : "(...) si ce vol royal l'éloignait de moi j'en aurais une douleur extrêmement profonde. Ce serait pour moi comme si la bien-aimée de Pygmalion s'était pétrifiée à nouveau. Je l'ai rendue légère, légère comme une pensée, et maintenant cette pensée ne m'appartiendrait plus ?"
p240



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