amour pas d'amour plus pur que ce premier amour
morceau de pureté à lui seul
morceau de chair , imberbe la chair à même la douceur des yeux
et les ongles voudraient la marquer à jamais |mais osent à peine frôler cette pureté de chair de papier glace
et la ville entière est pure de cet amour
intacte à jamais comme elle ne l'a jamais été
et l'on avance dans la ville enfant au premier jour
enfant comme on ne l'a jamais été
premier jour qui en est à sa première naissance (oublié d'éclore au premier jour de vie)
le regard s'ouvre au ciel à la terre les rues tracent des voies en lui dégagent des artères respirent le coeur à même tes lèvres mon amour
je suis enfant du premier jour dans ta chair sans trace
skin sans ongles que je devrais tracer | mais ne puis m'y résoudre.
tes yeux aveugles par ta propre pureté voient au-delà de moi et dans la jouissance même tu m'absentes tu es pure pure jouissance pure douceur (moi pure douleur)
pureté à même le lit lorsque ta peau
et c'est à tes bras de sang de larme
tétanisée
premiers pas dans tes bras mon amour valse perdue
ta chair sera à jamais ma chair de douceur
le bleu à ta hanche à tes yeux
- tu vois je n'ai pas oublié mon amour
tu ne savais pas que me donner ton corps c'était te donner à moi à jamais
je suis reine des glaces et je te fige dans mon coeur d'hiver
pure pure douceur que ce premier amour
pure douleur à même la peau à vif au coeur
souffle pour la première fois et souffle rompu
amour d'entre-deux mondes
au seuil
vestibule où l'on dort d'oubli où l'on oublie de dormir et oublie que l'on ne dort pas
vestibule de l'oubli
à même le bleu de ta hanche dans mes yeux
hanches ouvertes (mes hanches, ta hanche)
hache achète-moi achève-moi
amour je voudrais m'achever par toi
dans la nuit qui file à vive eau sous le pont
périphérique qui déverse dans la nuit son flux de vie oubliée
jetée dans la vitesse des lumières
ville noire pour moi ouverte et dans tes hanches me jeter achever mon poids qui succombe sous le tien (ou sous le pont qui ploie)
chute fulgurante et sans appel
à la vitesse des lumières comètes qui font la ville - à l'horizontale
et moi chair à comète comètes faites de ma chair même m'aime toi moi tombée dans le gouffre pur de l'amour
sans mot sans regard une seule peau recouvre tout
peau blanche douce sans grain recouvre mon coeur - le sang ne passe plus
n'irrigue plus les nerfs que tu m'as prélevé pour les porter à ton coeur ton organe
dos voûté de silence sous la nuit sans étoile
regard de ciel aveugle comme de soleil aveugle de nuages chargés
- j'ai aimé ton pas ta cadence,
ton dos, ton silence
le mouvement de tes lèvres lorsque parfois
le trouble de tes yeux et plus encore lorsque - parfois
le bleu à ta hanche laisse-moi boire à même l'encre de ton sexe ou presque
achève mon corps de disparaître dans tes yeux
de frémir °
lorsqu'au matin éclose et .
chaque nuit pareille : pureté pure identité à elle-même
égale à pureté pure pureté chaque nuit*
bien loin encore de la chair noire des nuits à encre et tourments (et violence, violence violence)
amour second amour pure impureté
que suis-je de cette pureté et de cette impureté ? (et d'avant et d'après, qu'en suis-je ?)
que suis-je à cet instant et pour les minutes presque pour demain ?
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