jeudi 17 juin 2010


blindness°colourless°la nuit viendra clore les paupières sans que je me sois levée pour voir le dernier ciel@de lait encore
et cette fois-ci peut m'importe blanc=noir
rien'a de couleur

- ouvrir cette fenêtre virtuelle c'est déjà trop / presqu'ouvrir la fenêtre de la chambre close

je suis dans le blanc blanc silence

pour me sauver

dans le blanc blanc silence noir,   se sauver quelques heures (quelques jours, quelques mois|si seulement) de leur exigence|de paroles, de sons articulés et de cacophonie

se sauver dans le ciel laissé blanc à la fenêtre, aveugle,

être au silence de la page où ressac de mort comme seule vie à avoir,  seule logique,
- on ne comprend que cela : quel autre sens que cette vacuité cette douleur 

-comme si : la vie joyeuse, la vie claire de ceux qui ont les yeux bleus et la vie claire était mensonge grotesque, risible, que l'on écrase du talon privant de vie ceux qui - avaient - cru -

et l'on se sent de moindre épaisseur, amputé de ces instants se dissolvant dans le ri-sible
parce que parfois nos yeux s'éclaircissent - et alors on meurt on meurt

tenir sa vie enfermée dans un poing noir
se mettre soi-même dans une tour noire - verticale ou à l'horizontale,
boîte noire où s'assèchent nos membres allongés et maigres, maigres, secs.cassants.se brisant à chaque nouveau noeud de membre - sans membrane nulle membrane - sans firmament.

photographier l'intestin qui s'écoule par la gorge.
sortir avec lui la langue maternelle qui fait horreur - et l'ombilic

se retrouver sans langue, apatride, perdu dans les dédales d'une bibliothèque souterraine - et sans lumières
que des livres à lire sans lumière, sans langue, sans dess(e)in
que des pages à remuer incessamment pour en soulever la poussière et s'en asphyxier

mourir dans le sublime de ce que l'on a sacré

cela seulement parce qu'il fallait sacrer quelque chose pour pouvoir mourir sans trop de honte {et plus difficile encore justifier le temps de vie qui précède cette mort}

que l'on sorte au soleil et c'est tout le sacré qui s'écroule, et nous avec, notre justification.

on a plus qu'à vivre misérablement, de nos grossièretés réelles, sans chichis, sans sacre.


Gloire à nous qui nous trompons si bien et pousser loin devant les pestiférés !

Ceux qui vivent sans mensonge, ceux qui vivent de la vie même.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire