lundi 7 juin 2010

Vivre ensemble, s'aimer


La fluidité du fonctionnement et du dialogue à l'ashram est pour moi due au fait que tous viennent avec la même envie première de communiquer et d'aimer, de s'aimer soi-même et d'aimer les autres.

Cependant, il est vrai que dans mes autres expériences de vie communautaire, desquelles était absente toute dimension religieuse, les tensions étaient nombreuses. 

Tous ne venaient pas exactement dans le même but, ou du moins leur but premier n'était pas commun à tous : certains désiraient être en contact avec la nature plus qu'avec les hommes, d'autres venaient dans l'espoir de faire des rencontres amoureuses, etc.

A l'ashram d'Amma, tous aiment Amma.
Au haut de leurs priorités : aimer Amma.
Ils ont donc tous le même but et se respectent (s'aiment) déjà les uns les autres pour ce but.
Par ailleurs, ce but est amour et Amma est l'enseignement d'amour.
Leur but premier est donc l'amour.
Vouloir aimer Amma, c'est vouloir s'aimer les uns les autres. 

Ainsi, tous viennent pour s'aimer, c'est simple et cela suffit.
Des tensions peuvent surgir mais elles sont vite apaisées.

Le but : aimer.
Le moyen : le travail sur soi.

Par ailleurs, s'il y a de fortes tensions, ils s'en réfèrent à Amma. Soit directement, soit en s'interrogeant sur ce que ferait Amma à leur place : or, s'interroger sur ce que ferait Amma à leur place, c'est tout simplement s'interroger sur ce qui serait le moins blessant (et pour l'autre, et pour soi-même), sur l'acte qui répondrait au verbe aimer.

Il me semble pouvoir tout traduire pour moi-même en langage athée, et ainsi je peux vivre comme eux et parmi eux, je partage leurs valeurs sans partager leur croyance.
Et leur croyance est belle, je l'aime et je la respecte.
Elle n'est simplement pas mienne.


2 commentaires:

  1. http://tissagefiligrane.blogspot.com/2010/06http://tissagefiligrane.blogspot.comÀ l'instar de vous, je n'appartiens pas à la communauté des enfants d'Amma, puisque j'ai choisi un autre chemin spirituel, parmi les prescriptions duquel figure celle d'examiner toutes choses afin de retenir ce qui est bon dans chacune d'elles. Je garde ainsi de la culture indienne, les valeurs universelles de méditation et de sagesse, et de l'œuvre d'amour d'Amma, notamment en faveur des plus démunis de ses concitoyens, mais aussi de cette
    invention simplissime et pourtant merveilleuse qu'est le Darshan, les fruits dont elle est porteuse: de nombreux retours concordants de personnes qui ont reçu le Darshan d'Amma font état d'un ressourcement spirituel parfois
    inattendu, s'accompagnant de sentiments tels que réconfort, consolation, sourire et paix, joie du cœur et de l'esprit... Force est d'admettre que l'humanité n'engendre que rarement des figures comme celle d'Amma. Il m'est remarquable d'observer qu'au-delà de l'athéisme que vous professez, ces fruits aient suffisamment fait écho à votre ouverture à la vérité, pour que vous assumiez cette prise de position courageuse en sa faveur. Qu'il me soit permis, m'appuyant sur la largeur de cœur et d'esprit dont atteste votre article que sa franchise et son authenticité rendent d'autant plus sympathique que vous n'y introduisez ni jugement ni médisance, bien au contraire, d'évoquer ici, comme le second versant d'une même montagne, un autre témoignage faisant aussi état de ce qu'est la vie dans la communauté des enfants d'Amma, d'abord en France, puis à Amritapuri dont votre compte-rendu parle avec justesse, mais vue de l'intérieur cette fois, dans le prisme du regard spirituel d'une fidèle d'Amma. Mon but n'est certes pas d'utiliser votre espace pour faire de la publicité, ce qui serait une récupération inconvenante de votre récit, mais de partager avec vous la lecture d'un ouvrage que je trouve simplement très beau. Ce livre retrace deux ans et demi d'une vie spirituelle qui se poursuit toujours, dans le giron maternel d'Amma. Son auteur, Anne YUNG, fonde son témoignage sur des faits, des anecdotes apparemment insignifiantes aux yeux de certains, mais qui prennent sens dès lors que les coïncidences fabuleuses qui les rendent parfois cocasses, sont éclairées par la lumière du Divin incarné dans une figure de femme, et plus précisément de mère universelle, Amma, transcendant les barrières qui séparent les cultures et les traditions spirituelles d'Orient et d'Occident. Le cheminement auprès d'Amma y est raconté sous l'aspect de la vie de tous les jours. Cet ouvrage plein de fraîcheur et de sensibilité, voire d'humour, est un récit, une sorte de journal de bord relatant une tranche de vie avec Amma, donnant un aperçu des us et coutumes de la communauté de ses enfants, mais qui se lit paradoxalement comme un roman. Du reste, outre le coup de cœur que j'espère être parvenue à vous communiquer, je ne viens ici vous entretenir de ce livre que parce que son auteur s'est engagée à en reverser tous les bénéfices à l'association "Embracing The World". Amma, récemment faite docteur Honoris Causa en Lettres Humaines par l'Université d'État de New York, en définit ainsi les objectifs: offrir tout à la fois à son peuple l'aide dont il a besoin (écoles, orphelinats, hôpitaux etc), et à ceux qui peuvent faire le bien autour d'eux, l'occasion d'accomplir leur chemin spirituel en se donnant aux autres.

    Éditeur: Bénévent.
    Auteur: Anne YUNG.
    Titre: LES JEUX DIVINEMENT ESPIÈGLES D'UNE P'TITE MAMAN.

    L'ouvrage se trouve sur les sites de toutes les grandes enseignes de produits culturels, ainsi que chez n'importe quel libraire qui peut le commander pour vous. Je vous en souhaite d'ores et déjà bonne lecture, vous ne le regretterez pas...

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  2. Je vous remercie pour ce précieux conseil de lecture, je retiens le titre et espère avoir le temps de le lire cet été.
    Je suis par ailleurs certaine que cet ouvrage pourra vivement intéresser certains de mes amis.
    Si ce n'est pas indiscret, puis-je vous demander si vous avez déjà été dans un des ashrams d'Amma (peut-être celui de Courville ou celui de Barcelone ?) ?

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