lundi 21 juin 2010


Travailler sur le journal ce serait peut-être travailler sur la vie et la traduction de la vie
vie vécue par morceaux tracée par morceaux
et morceaux tracés qui sont aussi nouveaux morceaux dans la vie

Comment un individu est constitué autant par ce qu'il écrit que par. (le reste?)



Moi qui nouvelle à chaque jour. ne parvenant à me fixer. ne devant me fixer.

moyen (fin?) d'être tout de même chaque jour

être parce qu'on est au jour (et à la nuit évident)


journal forme déchirée instable
travailler le journal (le sien celui des autres) parce qu'on est soi-même instable et déchirance
peut-être même seule cette déchirance

on est de brouillon fin se dégradant s'effilant à la lumière du jour à chaque seconde abîmée


alors noter la seconde
parce qu'on est rien d'autre que ce temps qui meurt




Journal : forme en perpétuel mouvement et qui se propose de ne jamais s'achever.




Refuser toute autre forme : refuser les formes fixes


être au changement


écrire le changement car on est et il n'y a que changement




A chaque seconde cri silence




journal c'est aussi : appel que l'on destine à n'être pas entendu
appel qui s'étouffe


et quel paradoxe que le journal publié ? que dit-il ?
le journal reste-t-il journal ou n'est-il qu'apparence de journal ?
solitude ou feinte solitude exhibitionniste - obscène ?


creuser ces paradoxes (non pas les résoudre)








et j'ajoute et elle prolonge :
(9.IV.81 - Journal p118) :
"(...)
cahier:
             viser l'unité            ne pas viser l'unité
                         l'heure, le jour, la date:autant de discontinuités,de percées vers le discret


(...)


  ne pas croire à l'histoire:se confiner dans la chronologie,l'éternelle répétition du même,comme le journal,s'accomplissant en un axe horizontal qui est le temps,sans autre retour que la relecture,mémoire qui ne bouge rien,et ne le peut(puisque je n'y touche pas,ne change aucun mot),s'abolit dans 'l'autre axe',l'événement (et c'est ce second axe qui fait basculer la perspective:jamais le présent ne vous donne un point de vue imprenable sur le passé;il débouche plutôt sur l'impasse brutale où avenir et passé semblent ne plus se distinguer,mais où s'achèvent toutes les choses)."



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire