lundi 21 juin 2010


Comme devant muet le futur d'on n'a pas de nom
   Car horizon est ligne qu'on ne sait si on peut briser ou peut-être retourner
pour voir l'envers - et l'envers est-il similaire ou inverse ?
  et les métamorphoses de soi peut-on y croire ? 

Serai-je capable d'écrire seule pour nulle voix qui me traverserait ?

J'aurais toujours écrit pour être écoutée - 
écrire non pas pour dire mais pour être dite | par l'écoute des autres d'un autre

Constituer l'Andalousie comme espace vierge
dans lequel je pourrais torturer les muscles d'angoisse  passer à l'encre noire
- seulement dans une lumière plus blanche encore | qui met à mort radicalement sans détour.

Déplacer la geôle plus près de l'enfer

Car à mon rôle de prisonnière fidèle seule princesse possible : en haillons hurlant gueulant non pas à libération mais à torture partagée cheveux tressés de noeuds par les poux muscles paralysés hantés par les punaises et soudain et les mains démunies pendantes ou plus souvent encore agrippées aux barreaux de froid de ma peau sans doigts

et tout cela dans le silence bien sûr car grande classe la princesse
reine des glaces la princesse et mesquine avec ça
trompant jusqu'à elle-même
! stupide à force d'intelligence de bassesse

c'est la solitude que j'attends dans son grand manteau noir
qu'il m'enlève sur la place blanche et m'immole sur ce territoire terre noire sans peuple ni adresse

qu'il baise ma main et mon corps,  tout mon orgueil excroissance jusqu'au ventre l'orgueil,
je m'enfante moi-même à force de nombrilisme et ombilic jamais coupé je me perpétue
et ce n'est toujours que moi seule moi seule avec moi seule et rien à faire

et rumine comme je clamerais les mots noirs des grands noms
ceux auxquels j'aime vouer un culte imbécile
ombres de papier qui n'ont d'autre existence que divine invisible

et comme je suis seule j'ouvre les cuisses à cette langue inerte,
comme latine, 
voilà un i grec à l'y

et je malmène en galère vire chavire de toutes ces langues
noires de kierkegaard et blanches blanchot obscur

ces langues pour dissimuler mon mutisme autiste
pour enfouir en ma gorge la langue des autres
et foin de ma solitude elle dort à la grange se cache aux premiers rayons du jour


Et je ne sais si partir je pourrais oublier


Et je ne sais si partir je voudrais oublier


Aller à la vie vibrante pour devenir sons rauques à la gorge et clamés
pour chanter les autres avec autres 
passer toute la journée de la vie à courir rire chanter
pleurer réparer communiquer


Aller à l'Espagne rouge des robes flamencos
Aux yeux noirs gitans d'Egypte éjectée 


Couleurs espagnoles pour peut-être bifurquer vers ma face couleur 


ou Pile ! je reste corps blanc esprit blanc transparence d'inexistence 
de parler langue noire vilaine savante dans bouche de bêtise
pour place blanche et large et solitude solitude
sublime
sublime solitude


ou Pile et Face et je serai toujours cela + plus toutes les incurvations excroissances malformations déformations et + plus bien sûr profil fin mais anguleux
de la pièce de monnaie qui ne vaut pas deux sous mais demande
- sinon à changer à échanger



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