samedi 24 juillet 2010

La mort exaltante


sans mort donc : démantèlement de la structure , disparition des bornes.

et on aurait plus de quoi : de quoi organiser sa vie, autour de quoi l'organiser, la structurer.

Sans bornes, nul axe possible, nul centre autour duquel - et vers lequel - regarder.

la vie éclatée  :  et les yeux, donc, les yeux révulsés

si large, si large, la vie non bornée par une mort

la vie sans limite

à en devenir fou - et ceux qui survivraient auraient la vie exaltante

exaltante - plus haut que quoi ? plus haut que tout puisqu'il n'y aurait pas de borne

plus haut que la vie même, et plus haut que la vie même, n'est-on pas mort ?

ils criseraient de douleur, magnifique, splendide
jouissance et douleur, point d'intensité où la vie et la mort se rejoignent

la vie exaltante : la mort exaltante

identité de l'un de l'autre

dans une parfaite réflexivité

la mort exaltante - plus haut que la mort même, n'est-on pas vie ?


- Sortons de ces délires esthétiques :

Oui, de l'absence de mort on mourrait, du fait de cette exaltation sans borne provoquée par le démantèlement des bornes -

Mais ce n'est pas de cette nouvelle mort que l'on vivrait - non, nulle vie

C'est de la première mort que nous naissons,

de la mort simple borne (et non pas culminance délirium suscité par la dissolution de la mort) notre vie est possible

: la mort serait donc finalement ce qui nous tient en vie.

L'éternité nous mettrait à mort, éternellement à mort, hors de temps et sans vie aucune,
la mort nous donne à la vie et la donne à nous. - pour instant, et parce que pour un instant.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire