lundi 19 juillet 2010

Peer Gynt


Peux-tu dire où était Peer Gynt tout ce long temps ?

Où il était, ayant le signe, sur son front, de sa destination ? Où il était, lorsqu'il jaillit de la pensée de Dieu ? Peux-tu le dire ? Sinon je dois rentrer - et descendre au pays du brouillard.


Dis-moi ce que tu sais !
Où étais-je, moi-même, moi tout entier, moi vrai ?
Où étais-je, le sceau de ce Dieu sur mon front ?


Solvejg :
Dans ma foi, dans mon espérance, dans mon amour.


Peer Gynt :
Que dis-tu ? Tais-toi ! Tu dis les mots qui trompent.
De l'enfant en moi tu es donc la mère ! 


Solvejg :
Je la suis, je la suis, mais qui est son père ?
Celui-là qui pardonne lorsque la mère l'en prie.


Peer Gynt (une lumière se fait en lui, il s'écrie) :
Ma mère, mon épouse, la femme sans péché !
Cache-moi, cache-moi, cache-moi tout en toi !


Il s'accroche à elle et enfouit son visage dans son giron.
Long silence. Le soleil se lève.


Solvejg (elle chante doucement)
Je te bercerai, mon enfant chéri,
     je te veillerai.
L'enfant s'est assis sur mes deux genoux
     et nous avons joué.
L'enfant a dormi sur mon sein très doux
     les jours de sa vie.
L'enfant a dormi, serré sur mon coeur,
     il est fatigué.
Je te bercerai, mon enfant chéri,
     je te veillerai.


Je te bercerai, je te veillerai - 
                   rêve, mon enfant. 


(Et ton absence s'endort tout contre mon esprit.)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire