dimanche 25 juillet 2010

à l'envers


Suis comme à me tuer toujours, moi bouche perpétuellement trop grande ouverte quand bien même il n'en sort que des bulles de silence,
toujours à me taire et pourtant quand il faudrait se taire je parle et trop et trop

et suis pétrifiée pétrifiée d'effroi 

devant

je sais que je fais tout à l'envers

que je fais ce que je ne suis pas devant celui qui est et fait ce que je suis
(je lui dis même l'inverse de ma parole la plus nécessaire - la seule qui serait digne de s'adresser à lui.  mais devant lui je tombe, toute indignité)

et cela ne suffit pas qu'il fasse ce que je suis : c'est laisser à lui-seul ce fardeau

lui laisser croire qu'il est seul à être seul et être seule à savoir qu'on est avec lui (avec lui seulement parce que comme lui, non pas parce qu'on parlerait)

Je tremble dans les brumes silencieuses et l'éclair m'a foudroyée sans tonnerre l'annonçant

voudrais seulement rester petite forme inerte sur la terre,
inerte et grise,
grise-terre, grise-terre, 
et que tu me piétines et trébuches,
tombes dans ma terre, meures dans ma terre, meures dans ma mort même comme je meurs dans la tienne.



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