samedi 17 juillet 2010

Pendule, et chute


Tous ces quartiers de Paris dans lesquels j'ai envie d'être plus encore.  Il faudrait que j'y dorme pour y être. Que j'y écrive, la nuit aussi.

Le métro c'est comme des trouées dans la ville - comme moi je la troue, la traverse, invisible seulement.

Je n'ai pas édifié de tour dans la ville, 
pas la moindre chambre qui connaisse ma tête chaque nuit, sur l'oreiller.
La ville ne me connaît pas, je ne suis pas de la ville. 
Ma solitude arpente ses rues pourtant, et en cela je suis comme ces vieillards millésimes, fossiles des villes à la mesure desquels se mesure l'âge des sables.

Et la Seine, cette jetée de bleue à mes yeux, comme je l'aime.


Il ne s'agit ni de partir ni de rester.
Opérer des trouées de part en part,
et en travers encore. Peut-être.

A coups de burin ouvrir la ville, 
ouvrir des brèches dans la ville

Ne rien en attendre

Seulement l'étonnement qu'un soir recouvre un soir, 
et ainsi de suite.    Et soi toujours à le regarder.

Paris; on n'y est pas; et pourtant c'est le temps de soi par secousses.  Chaque station porteuse d'un souvenir. 
Un baiser, un meurtre.
Et peu à peu les souvenirs s'empilent. 
Et peu à peu le souvenir est souvenir d'un autre souvenir, lui-même superposé à un passé plus passé encore.

Qu'est-ce qui nous reste ?

Et cette phrase même est souvenir d'un film,
non,
d'un monologue de théâtre,
Alors on mange à même la boîte,
Et chaque anorexie est le souvenir de ce verbe-là,
                                                             de ce geste-là,
Et chaque fois que meurent en moi les liens (si souvent)
Que je me jette à l'océan des foules vides, et pleines, et moi si vide,
Oui chaque fois, chaque fois rien.

Et le son du vent celui des mouettes qui le battent,
mais bientôt devenu celui des trains qui le laissent en arrière,
et on s'en retourne,  pour aller à nouveau,  le lendemain,
le lendemain seulement.

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