samedi 10 avril 2010

La littérature à échelle d'homme

La littérature ne serait que d'infimes et infinies variations sur un même... n'enfantant nulle nouveauté, elle ne pourrait donc être source de progrès.


On n'écrit que sur le terreau du monde.
Toute invention littéraire se fait sur la base du monde. L'idée même de vide est liée au monde : elle lui est opposition : sans lui, elle ne pourrait s'y opposer et ne serait créée.
Ainsi, on ne crée jamais quelque chose d'entièrement neuf. 

Cependant, les minuscules variations que nous créons sur des schèmes maintes fois répétés enrichissent le monde à nos yeux - que cela soit en s'y mêlant ou en en restant autant que possible à l'écart.


Or, on n'écrit pas pour faire progresser le monde, pour faire avancer l'Histoire, pour faire courir les chevaux de Napoléon et les Grands Hommes dont rêve Raskolnikov.

On écrit pour vivre soi, à échelle de soi.
On écrit à échelle d'homme - pour vivre avec soi et avec les autres.


La littérature est à échelle d'homme - et lorsqu'elle change le monde, c'est encore à échelle d'homme.

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