samedi 24 avril 2010

Regard incendié de cendre brûlé(e)


Là où règne seul ton corps décomposé s'étalent les plaines de soufre de bitume d'or à la violence poreuse
où que les pieds se posent ils sont brûlés par tes cendres partout éparpillées

je regarde le cadavre frêle qui ploie sous le poids de mon corps de sang gonflé
tu es sans épaisseur à présent
tes yeux mêmes sont deux fosses au creux desquelles on ne puise rien
l'amour que je te fais est sans rapport avec toi
on ne peut pas me dire : tu l'as aimé.

ton cadavre règne sur les plantes, les esprits, la vermine.

les arbres se plient à ton autorité,  ploient sous la couleur grise de tes membres, terrifiante.

tu es le macabée des terres brûlées

autour du corps gris, osseux, s'amassent les chairs d'or brûlé de la terre,  les récoltes de quinze années,  les oiseaux aux ailes arrachées virevoltées déposées sur tes terres en offrande.

ton petit crâne infect et tes sarcasmes rutilants, font grincer les arbres comme des portes hantées

nul ne tremble pourtant

je suis votre humble servante

, je creuse la terre d'absence d'ongles   j'engouffre la terre dans mon corps puisque ton corps . certains ont cru. engouffré dans la terre.  j'amasse la terre dans mes poumons tu as voulu déployer ta mort en chaque corps : vois, je prépare ta couche au fond de ma gorge, jusque dans mon ventre. 
                                                   viens, viens, puisque tu es partout
on ne se satisfait plus de ton omniprésence,  il faut que tes coups portent et que l'on crie de douleur
                 tant qu'à être sur tes terres et ne pouvoir sortir
     frappe-moi plus fort    dis-moi le piétinement de moi-minable
brise-moi les os de tes os cassants    et gris encore        cloue ta langue putride là où la langue ne passe plus

nous sommes tous tes serviteurs ;   fais-de moi ton harem mortuaire

colle mon corps contre la terre que décompose ton corps,   que mes cheveux soient rongés de scarabées, mêlés de paille de souffre, de ton haleine putride de ton souffle pervers,

fais-moi bouffer à même tes cendres étouffe-moi par ton corps même qui tombe en cendres dès que l'os d'une jambe pénètre dans ma gorge

je ne veux plus voir ces arbres qui te servent,  anciens rois devenus domestiques d'une ombre,  je ne veux plus marcher sur ces terres qui sont autant de tes cendres calcinées,

la mare est un orbite creux où ne s'amasse plus que la vase et sa vermine

le ciel lui-même à ton service pèse sur ces terres et nous y condamne



Je ne puis que continuer à baiser ton corps où que je marche

     ;  lorsque mes rotules se romperont je serai calcinée et mon cadavre sera le tien.


: mon cadavre sera ton cadavre.

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